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La Haute-Savoie passe de Chambéry à Turin

Ce passage commence avec Amédée VIII qui récupère définitivement le Piémont en 1419.

La deuxième étape se produit à l'époque d'Amédée IX (1465-1472). La Savoie s'affaiblit et Yolande de France (soeur du roi de France Louis XI) installe la résidence des ducs de Savoie à Turin pour ne pas devenir trop dépendante du roi de France.

A partir de 1536, François I (roi de France) et Charles Quint (empire, Espagne, Italie) n'arrêtent pas de se faire la guerre. La Savoie coincée entre les deux belligérants doit jouer les équilibristes. En 1536, elle est occupée par les Français. Mais Emmanuel-Philibert, duc de Savoie avait pris parti pour Charles Quint et récupère ses possessions en 1557 par le traité de Cateau-Cambrésis. Pour mettre des distances avec la France, il installe le nouveau gouvernement de Savoie à Turin (1562).

Le duché de Savoie devient royaume sarde

En 1536, les habitants de Genève décident de former une république protestante indépendante du Duché de Savoie. Le duc de Savoie essaie bien de reprendre la ville mais il échoue.

De 1630 à 1713, le Duché est mêlé à une série de guerres européennes. Au terme de ces guerres, le traité d'Utrecht de 1713 rend au duc de Savoie, Victor-Amédée II, la Savoie mais il obtient également la couronne de Sardaigne. C'est alors que les états de Savoie deviennent royaume sarde.

Les Savoyards se sentent mal aimés de leur roi

De 1717 à 1728, Victor-Amédée II entreprend des réformes importantes qui sont impopulaires en Savoie (par exemple: suppressions des institutions locales, monnaie piémontaise imposée d'où dépréciation des pièces françaises souvent utilisées, établissement d'un cadastre, ...).

Personne n'est épargné, même pas les riches qui se voient perdre leurs privilèges fiscaux. L'économie savoyarde stagne, la population commence à souhaiter un autre régime politique.

La Savoie devient département du Mont-Blanc

Pendant la révolution française, la Savoie devient française. En septembre 1792, les troupes françaises et des révolutionnaires savoyards exilés occupent Chambéry. Les troupes sardes se retirent sans combattre. En novembre 1792, la Savoie devient département du Mont-Blanc, avec comme chef-lieu Chambéry. Elle restera département français jusqu'en 1815.

Mais voilà, la révolution n'a pas tenu ses promesses. Napoléon I lasse la population avec ses énormes conscriptions. En 1814, les Savoyards déçus souhaitent retrouver la monarchie sarde. Et en 1815, la Savoie est rattachée au royaume de Piémont-Sardaigne par le second traité de Paris.

Le rattachement définitif à la France

Après 1815, c'est le retour à l'Ancien Régime, c'est la Restauration. L'économie ne se développe pas plus qu'avant, les Savoyards ont le sentiment de payer beaucoup d'impôts.

A cette époque l'Italie est divisée en 12 petits Etats plus ou moins contrôlés par l'Autriche. Mais les rois de Piémont-Sardaigne (Charles-Albert puis Victor-Emmanuel II) décident de chasser les Autrichiens pour créer une confédération italienne. Nombreux Savoyards comprennent à ce moment qu'ils ne seront qu'un appendice inutile dans le futur royaume d'Italie.

Victor-Emmanuel II recherche l'aide la France dirigée par Napoléon III. Ce dernier promet son appui en échange de la Savoie et de Nice. Mais après la guerre de 1859, l'empereur l'arrête craignant une intervention prussienne. Il renonce à la Savoie. Mais en janvier 1860, les Etats de l'Italie centrale votent la réunification au Piémont. Ils cèdent alors la Savoie et Nice par le traité de Turin à la France. En effet, l'Italie avait besoin de l'accord de la France pour annexer les derniers Etats italiens.

Il est prévu de consulter les populations avant le rattachement à la France. Le résultat proclamé le 29 avril 1860 donne une forte majorité au rattachement. Cependant, dans la plupart des communes, les bulletins "Non" sont camouflés et en Maurienne, ils ne sont pas arrivés à temps.

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