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L'ALPAGE

 

Afin de réserver les prés les plus rentables pour la production du foin, les bêtes sont conduites pour pâturer le plus haut possible. (transhumance voir plus bas). Elles suivent en fait la repousse de l'herbe après la fonte des neiges. Les bêtes sont sorties en avril ou mai aux alentours du village. En juin, il est possible de les conduire dans le chalet d'alpage de moyenne altitude qui est vers 1700-1800m, puis en juillet dans le chalet d'altitude 2100-2300m. Au début septembre, lors des premières neiges, les bêtes sont redescendues au chalet intermédiaire pour un mois puis tout le monde retourne au village. Ce concept d'alpage est très ancien.

Actuellement différents facteurs font qu'il n'est plus nécessaire de se déplacer dans les chalets d'alpage. D'abord il y a l'exode rural qui a été particulièrement fort dans ces régions où le travail est trop dur. En montagne, les rendements sont bien entendu plus bas qu'ailleurs, il n'est en général possible de faire qu'une seule récolte dans l'année, et elle est relativement maigre. Elle demande plus de peine (les machines sont plus petites ou même inutilisables) et le risque d'accident est plus important. L'alpage a été progressivement abandonné (en tout cas dans la vallée de l'Arvan) à partir du début des années 1960. L'apparition des parcs électriques permet de laisser les bêtes en altitude sans surveillance permanente, les vaches laitières étant conservées aux alentours de la ferme du village.

La Suisse a protégé ce travail en montagne par des subventions, afin de donner les mêmes chances aux exploitations de plaine qu'à celles de montagne. Ils ont pu ainsi préserver les exploitations et les produits traditionnels. En France, dans les régions équipées pour le ski le travail agricole (surtout estival) se complète bien avec un travail lié au tourisme hivernal. Dans ces régions, l'exode rural a été limité, permettant de conserver l'exploitation des terres pas trop difficiles à travailler. Mais l'alpage a rarement conservé son caractère, soit il est sur-équipé pour le ski, soit il est à l'abandon. 

Quelques chalets de moyenne altitude ont été transformés en villa de vacances, avec agrandissement des fenêtres, création d'ouvertures sur le toit ou dans le pignon pour aménager la grange, construction de cheminée maçonnées, crépit de ciment ou crépis faussement rustique, chaudrons transformés en jardinière accrochés sous le toit, volets avec des Z peints en rouge, la pose de frisette vernie, c'est sans doute très confortable, mais, c'est aussi , d'une autre manière la mort d'un chalet d'alpage, et d'un goût très discutable par son mépris du style de construction et de vie de la montagne de la région.

Les chalets dont l'accès est plus difficile, en particulier les chalets de haute altitude ont été abandonnés. Même si leur construction est bien faite, ils ne tiennent pas indéfiniment sans entretien. Dès qu'un élément commence à se dégrader, une brèche et faite dans la défense contre le climat violent de montagne et la dégradation est rapide. Au jugé, sur 10 chalets d'altitude présents sur les photographies aériennes et les cartes d'après guerre, il en a seulement un où il reste quelque chose de récupérable. En moyenne altitude, il en reste peut être cinq, dont un a été transformé en pavillon.

 

Le conseil Général de Savoie ne fait rien pour aider à reconstruire ou conserver ce patrimoine hors des zones des parcs. Ils ne sont à même ni de donner une subvention, ni de conseiller sur l'architecture traditionnelle locale, et visiblement, ils n'imposent pas de normes strictes sur la construction en montagne de bâtiments modernes, ni sur la transformation des maisons traditionnelles. Si le bilan n'est pas très brillant du point de vue architectural dans cette région, du point de vue de l'environnement, cela va mieux, la crête faisant la frontière sud de la Savoie est assez peu abîmée par les aménagements de ski, et assez peu polluée par les avions de tourisme. Cela rend cette région intéressante pour la sauvegarde de chalets d'alpage, sur l'un ou l'autre versant. Le conseil Général des Hautes-Alpes est beaucoup plus attentif à la sauvegarde de son patrimoine, cela lui permet d'avoir conservé des villages entiers sans que des transformations ou des créations ne gâchent l'aspect extérieur.

LA TRANSHUMANCE

 

Juin sonne le départ des troupeaux vers l'alpage. C'est la transhumance, 4 mois, dans l'air pur de l'immense pelouse alpine. La transhumance, c'est aussi une occasion de fêtes, de se retrouver entre amis. Les vaches mènent le bal. Les plus anciennes, celles qui ont déjà connu les estives, marchent en tête. Leur cloches, plus grosses et plus graves que celles des jeunes, sonnent en mesure, au point que l'on pourrait croire en une immense armée, formée de gros régiments conduits par de jeunes tambours. Le pas est alerte, guilleret, déterminé, impatient, presque irrésistible. Il y a parfois de véritables confrontations avec les vaches de tête lorsque le vacher veut les ralentir ou les arrêter pour laisser passer un véhicule. Ecoutez bien le tintement des cloches sur l'alpage. Chaque cloche a un son différent, grave ou aigu. Il indique au berger où se trouve le troupeau ou une bête égarée. Le rythme indique si les bêtes sont calmes ou énervées. Les bergers cherchent à avoir une belle harmonie de sons. 

Les vaches mènent le bal. Les plus anciennes, celles qui ont déjà connu les estives, marchent en tête. Leurs cloches, plus grosses et plus graves que celles des jeunes, sonnent en mesure, au point que l'on pourrait croire en une immense armée, formée de gros régiments conduits par de jeunes tambours. Le pas est alerte, guilleret, déterminé, impatient, presque irrésistible. Il y a parfois de véritables confrontations avec les vaches de tête lorsque le vacher veut les ralentir ou les arrêter pour laisser passer un véhicule.

LA DEMONTAGNEE

 

La Démontagnée est la descente de l'alpage avec le troupeau à l'automne. Fin septembre, plusieurs centaines de vaches reprennent le chemin de la vallée après trois mois passés en altitude. Un retour vers leurs propriétaires et leurs étables avant la première neige.

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