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Altitude : 1 913 m

Il est impossible d’évoquer la Haute-Savoie sans mentionner le plus grand glacier de France !

Véritables phénomènes vivants, les glaciers bougent constamment. La Mer de Glace ne déroge pas à cette règle, avec un glacier qui avance de 90 mètres par an, et jusqu'à 130 mètres par endroits ! Le glacier de la Mer de Glace est aussi un lieu d'expérimentation scientifique, et de nombreuses études (les premières datent de 1870) sont encore réalisées ici, mais c'est la magie du lieu qui fait de la Mer de Glace l'un des sites naturels les plus visités dans le monde.

D'une superficie de 40 km² et d'une longueur de 7 km, c'est le plus grand glacier de France.
Sa largeur varie de 700 à 1 950 mètres et l'épaisseur de la glace est en moyenne de 200 mètres, pouvant dépasser parfois 400 mètres. La Mer de Glace se développe sur 2 500 mètres de dénivelée, entre 3 900 m et 1 400 m d'altitude.
Trois glaciers composent, en s'unissant, la langue terminale de la Mer de Glace. Le glacier de Leschaux, dont les Grandes Jorasses marquent le sommet, le glacier du Tacul, qui réunit la vallée Blanche et le glacier du Géant, et enfin le glacier du Talèfre.

Jusqu'en 1820, la Mer de Glace était visible depuis Chamonix.
Mais chaque année, elle se rétracte petit à petit et l'on ne peut aujourd'hui en distinguer qu'une seule partie. Les immenses moraines en bordure du glacier sont autant de traces de ce mouvement.

Malheureusement, le réchauffement climatique accèlère aussi ce phénomène.

Au début du XIXe siècle, cet immense glacier qui change de nom le long de son parcours (Vallée blanche, Tacul, Leschaux...) descendait jusqu'au hameau des Bois, dans la vallée de Chamonix, d'où il est désormais impossible à voir. La glace a en effet reculé d'un peu plus de 2 km depuis 1850 et est cachée derrière une immense falaise. Après une crue glaciaire dans les années 1950 à 1970, la fonte a réellement commencé en 1983. Depuis cette date, la mer de Glace voit sa masse diminuer chaque année, à de rares exceptions près.  D'après les mesures du LGGE, ce recul n'est pas dû à une baisse des précipitations, qui ont peu varié au cours des 40 dernières années. Les quantités de neige tombée à la source du glacier (à environ 4 000 mètres d'altitude) continuent à l'alimenter en quantité suffisante. "C'est la fonte qui a beaucoup augmenté" car, "sur les trente dernières années, les températures estivales ont progressé de 1,5 °C" sur le Mont-Blanc, souligne Christian Vincent, glaciologue au LGGE. À 2 200 mètres d'altitude, les flux de glace ont ainsi diminué de moitié en 30 ans. En 2008, un captage d'EDF (la société productrice d'électricité, qui produit de l'énergie avec l'eau du glacier) a été mis à l'air libre par la fonte des glaces.

Et le front du glacier devrait encore reculer de 1,2 km d'ici à 2040, selon les estimations du LGGE, avec une marge d'erreur de plus ou moins 200 mètres. Il n'y aura alors plus de glacier en face de la gare du Montenvers, inaugurée en 1909. Un mauvais présage pour la compagnie du Mont-Blanc qui convoie 450 000 personnes par an sur ce site au point de vue exceptionnel dont la majorité descend les marches vers la grotte, ouverte l'hiver et l'été.

Un projet de télécabine est à l'étude pour permettre aux visiteurs de remonter plus en amont sur le glacier, à un endroit où la glace devrait encore tenir une trentaine d'années. "Les gens veulent vraiment voir de la glace, même si certains sont déçus ou affolés par rapport à ce qu'ils connaissaient il y a 30 ans", explique Mathieu Dechavanne, PDG de la compagnie du Mont-Blanc. La grotte de glace sera elle aussi délocalisée. Et un grand centre d'étude du climat et des glaciers de 400 mètres carrés devrait voir le jour près de la gare du Montenvers à l'horizon 2018-2019.

Vue 1912

Vue 2004

MONTENVERS

On ne présente plus le petit train à crémaillère du Montenvers qui nous emmène sur les bord du tout aussi célèbre glacier de la Mer de Glace. Cette excursion était déjà très à la mode chez les touriste du XIXs qui s'y rendaient alors à dos de Mules.

Le chemin de fer du Montenvers fut la première construction de la vallée, spécialement réalisée dans un but touristique. Il circule depuis 1908.

Le site de la gare du Montenvers comprend aussi un café et un restaurant desquels on peut apprécier quelques points de vue spectaculaires sur certains des sommets les plus prestigieux de Chamonix : Les Drus (3754 m), Les Grandes Jorasses (4205 m), L'Aiguille du Grépon (3482 m),... La gare est "amarrée" à l'arrête rocheuse qui surplombe le glacier de la Mer de Glace. Près de celle-ci, on peut y voir le musée de la faune alpine et une grotte de glace taillée par la main de l'homme. Dans les entrailles du glacier : une collection originale de sculptures de glace. La grotte doit être retaillée chaque été car le glacier avance de 70 m tous les ans. En hiver, la grotte est remplacée par un petit musée de la glace. 

En été, on peut faire de belles balades jusqu'au Plan de l'Aiguille par exemple et redescendre à pied dans la vallée.

L'hôtel du Montenvers fut construit en 1880 et reçoit toujours des clients. Il possède un charme rustique et parvient à combiner les qualités authentiques d'un refuge traditionnel avec les services d'un restaurant et d'un hôtel confortable.

LA GROTTE DE LA MER DE GLACE

La grotte de glace de Chamonix est une grotte creusée chaque année dans la Mer de Glace depuis le milieu du XIXe siècle. Le renouvellement annuel est rendu nécessaire par l'écoulement du glacier qui est d'environ 90 mètres par an. Elle accueille 350 000 visiteurs par an ce qui en fait un des sites les plus visités du département.

En 1862, un entrepreneur étranger propose de créer une grotte artistique sur le modèle de la galerie creusée pour les visiteurs dans le glacier inférieur de Grindelwald (de). Toutefois, les Chamoniards préfèrent réaliser le projet eux-mêmes. Après avoir envisagé d'aménager la voute de l'Arveyron, ils optent finalement pour une solution moins dangereuse, le creusement intégral sur son flanc droit d'une galerie de 25 mètres menant à une rotonde. À l'entrée, un chalet fait office de crèmerie pour ravitailler les touristes et vendre des souvenirs.

La première grotte est creusée d'avril 1863 à la fin juin et connaît immédiatement un grand succès. Elle est alors appelée grotte de cristal ou même palais de cristal. À cette époque, la mer de Glace descendait jusqu'au fond de la vallée et s'appelait le glacier des Bois, du nom du village où elle se terminait et où se trouvait la grotte. Néanmoins, le glacier était dans une phase de recul rapide et, à partir de 1870-1871, sa pointe se trouve dans une zone plus accidentée où même l'arche naturelle de la source ne se forme plus.

À partir de 1872, la grotte est alors creusée au glacier des Bossons sous le nom de grotte du Mont-Blanc.

Actuellement, la grotte de glace est creusée dans la mer de Glace en dessous de la gare panoramique du Montenvers, c’est-à-dire à près de 2 kilomètres au-dessus de la première grotte. C'est le cas depuis 1946 sous l'impulsion de Geogres Claret. Creusée à la pioche, son plan se stabilise à partir de 1953 avec des galeries ramifiées menant à des salles abritant des meubles et des sculptures de glace. Comme le sentier menant à la grotte est étroit et que l'afflux de visiteurs devient trop important, un téléphérique est construit en 1960 pour sécuriser l'accès depuis la gare. D'un débit initial de 450 passagers/heure, sa capacité insuffisante est portée à 700 passagers/heure en 1972 par la suppression des sièges. Il est remplacé en 1988 par une télécabine pouvant débiter 1200 personnes par heure. Peu avant, le 19 aout 1987, les mouvements du glacier avaient provoqué la chute de la passerelle d'accès à la grotte et d'une trentaine de personnes, causant trois morts et entrainant la décision de placer la gare aval sur un site plus sûr.

Alors que le niveau de la glace avait été assez stable pendant les 40 premières années d'exploitation, le glacier s'est remis à fondre rapidement à partir de 1983, essentiellement en raison d'un accroissement de 1,5 °C des températures estivales. Il a depuis lors perdu une centaine de mètres d'épaisseur et rendu nécessaire la construction de 420 marches. Comme il est prévu que le mouvement se poursuive et que le front du glacier recule encore de 1000 à 1400 mètres d'ici à 2040, un nouvel emplacement est maintenant recherché pour la grotte.

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