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LE LOUP

Classification : mammifères

Ordre : carnivores

Famille : canidés

Poids : 20 à 80 kg

Taille : 90 à 150 cm

Habitat : entre 1500 et 2500 m

Habitation : terrier, grotte

Alimentation : carnivore

Reproduction : février à avril

Portée : 4 à 7 petits

Gestation : 63 jours

Longévité : 16 ans

Femelle : louve

Petit : louveteau (0 à 6 mois)

           louvard (6 à 12 mois)

DESCRIPTION

Le loup d'Europe est presque identique à celui des plaines d'Amérique du Nord, tant par sa taille que par son comportement. Son allure est celle d'un chien berger allemand, mais il est plus puissant et sa tête est plus large. Le cou est bref, épais, la queue touffue, pendante et assez longue. Les oreilles sont pointues et dressées. Les loups européens ont une coloration relativement unie, allant du gris brun au gris jaunâtre foncé, souvent marbré de noirâtre ou de gris foncé. Les sujets du Grand Nord ont généralement un pelage plus long; ils sont plus gros, leurs oreilles sont plus petites que celles des sujets méridionaux.

HABITAT

Le loup est capable de vivre dans toutes sortes de milieux, mais plus généralement, il fréquente les paysages plus ou moins ouverts : forêts claires ou denses, toundra, plaine et montagne (surtout là où on le persécute). Il s'abrite dans un ancien terrier, une petite grotte, des broussailles, entre des racines d'arbre, sous un rocher. Creuse parfois un terrier ou agrandit celui d'un renard roux ou d'un blaireau. Leur territoire est établi entre 1500 et 2500 mètres d'altitude.

MODE DE VIE

Depuis l'aube des temps, le loup ou son mythe accompagne les hommes. Mal connu et mystérieux, cet animal intelligent, qui vit en groupe, que l'on entend mais que l'on ne voit guère, et qu' on dit dangereux parce que prédateur, est entouré d'une aura de terreur qui commence tout juste à s'estomper. Le loup a été un modèle pour les peuples chasseurs. La louve fut un symbole de féminité pour les Romains. Pour les chrétiens, les loups étaient l'incarnation du diable. Aujourd'hui, le loup est perçu comme une preuve de la santé de la nature. Il suscite désormais plus de curiosité que de peur. Le loup n'est pas un solitaire, c'est un animal social, et la présence de ses semblables lui est indispensable. Les loups vivent en meute de 3 à 15 individus, tous parents entre eux. Chacun occupe une place bien précise dans une hiérarchie à respecter. La vie au sein de la meute est dure et la compétition est sévère. Se battre pour gagner et conserver une place, se battre pour la nourriture, se battre pour les femelles. Le plus fort mange le premier, partage la vie d'une femelle et peut espérer une descendance. Autour de lui s'organise la meute dont il a soumis chaque membre, autour de lui dure la meute tant qu'il soumettra chaque membre. Etre un loup, c'est savoir quel est son rang dans la meute, à quels congénère on doit le respect et quels sont ceux qui vous le doivent. Sans cette règle de soumission du plus faible à la dominance du plus fort, pas de meute et pas de loups. Selon diverses estimations, le territoire d'une meute s'étend sur une superficie allant de 280 à 720 km2. Il est délimité par des repères qui sont des marques odorantes que le couple laisse çà et là grâce à une glande située sous la queue. Parfois, une meute accepte que des loups "étrangers" passent sur ses terres. Mais, en général, ceux-ci préfèrent éviter tout affrontement en restant hors du territoire adverse. 

En Europe, le loup est un animal surtout nocturne en raison des persécutions qu'il subit de la part de l'homme. Pourtant contrairement aux idées reçues, le loup n'attaque pas l'homme et sa présence peut être un formidable atout touristique pour les régions concernées.

ALIMENTATION

S'il est vrai qu'en milieu sauvage le loup, est avant tout un carnivore (2 kilos de viande le maintiennent en grande forme) qui s'en prend à la plupart des gibiers à poil ou à plume (il apprécie particulièrement chevreuils et lapins). Il ne déteste pas les oiseaux, les taupes, les souris et ne fait pas fine bouche pour les grenouilles, les serpents, les brochets, les baies sauvages, les pommes de terre et de pommiers ainsi, que les plantes. C'est aussi avec grand plaisir qu'il croque près des villages et même des maisons, les renards, les chiens de moindre taille et les chats. Bon père, le loup rapporte toujours aux siens autant de nourriture qu'il en peut porter.

REPRODUCTION

Le mâle est sexuellement mature à 3 ans, la femelle à 2 ans. La période des amours s'étale de la fin de l'hiver à l'automne. En théorie, seuls le mâle et la femelle dominant la meute s'accouplent. Ce qui n'empêche nullement les autres loups et louves de former des couples fidèles et durables, mais sans descendance tant qu'ils ne sont pas dominants, on parle de "castration psychologique". Ils seront néanmoins d'excellents parents de substitution. Au printemps, de 4 à 7 louveteaux sont mis bas, mais la mortalité est très élevée (60%): peu atteindront l'âge de 1 an. Une louve met bas de même façon qu'une chienne. A la naissance, les louveteaux pèsent environ 450 grammes, leurs yeux s'ouvrent à douze jours, leur pelage est sombre et la poil ras. Durant les 10 premiers jours de leur existence, les louveteaux ont une vire végétative. Le peu d'odorat qu'ils ont en naissant leur sert à s'imprégner de l'odeur de leur mère, et, surtout, à trouver ses mamelles. Ils se gorgent de lait. Ils sont aussi tributaires de la langue maternelle pour uriner et déféquer. Les 2 ou 3 semaines qui suivent sont décisives. Les yeux s'ouvrent, ils commencent à se tenir debout et à marcher. Après le sevrage (6 à 8 semaines), ils sont conduits par la mère de la tanière vers un site beaucoup plus vaste. La meute prend alors part à leur éducation en leur apprenant progressivement à manger de la viande, souvent régurgitée par les adultes, puis à répéter les gestes de leurs aînés sous forme de jeux.

MENACES

Comme l'homme, le loup se situe au sommet de la chaîne alimentaire. Il représente donc un concurrent. En effet, le loup se nourrit de la plupart des animaux chassés par l'homme (mouflons, chamois, sangliers...). Par conséquent, le loup est peu apprécié par les personnes pratiquant la chasse (71% de celles-ci se sont prononcées contre la protection des loups). Il représente également une contrainte pour l'homme en tant qu'éleveur. Les ongulés domestiques sont des proies pour le loup et son retour dans les Alpes a causé des dégâts considérables à de nombreux éleveurs.

Voici quelques chiffres tirés du recensement du Parc National du Mercantour :

  • 1993 : 36 bêtes tuées

  • 1994 : 34 cas de prédation dus aux loups ; 122 bêtes tuées ; 3 blessées  

  • 1995 : 87 cas de prédation dus aux loups ; 359 bêtes tuées ; 33 blessées

Ces chiffres montrent que les dégâts sont multipliés par 10 en 3 ans.

Durant l'hiver 2016-2017, la population est estimée à environ 360 individus. Ces statistiques montrent que la population de loups arrive à survivre en France. Mais, ayant tué 9 788 brebis en 2016 (surtout dans les Alpes-Maritimes), et 8 964 en 2015, elle reste sous la menace des abatages voulus principalement par les milieux agricoles. Une éventuelle cohabitation est vivement débattue, particulièrement avec la Fédération nationale ovine.

Le loup est donc à l'origine d'une aggravation des conditions de travail des éleveurs ovins en montagne. Cependant, les ovins ne constituent pas la seule source de nourriture du loup. En effet en France, ce dernier se nourrit d'ongulés sauvages (mouflons, chamois), de rongeurs et parfois de fruits. Le mouflon constitue plus de la moitié des ongulés sauvages consommés. Le bouquetin, le chevreuil, le cerf, le sanglier, ne représentent quant à eux que 10 % des ongulés sauvages consommés. La présence du loup a donc augmenté les pertes sur les troupeaux en montagne. Son retour a provoqué le mécontentement des éleveurs et des organisations professionnelles agricoles qui voient le loup comme un animal nuisible dont la présence est incompatible avec le pastoralisme.

A l'opposé de ce point de vue, les Associations écologistes (A.S.P.A.S, W.W.F, Groupe Loup France...) défendent l'espèce Canis lupus et s'appuient sur l'impact positif de sa présence au niveau écologique. En effet, l'installation des loups dans les Alpes française prouve que la faune y est abondante. De plus, le loup constitue un facteur de régulation de la faune sauvage et contribue à l'équilibre écologique des zones dans lesquelles il est sédentarisé.

La question de la cohabitation entre loup et élevage est toujours d'actualité et implique directement le problème de la protection du loup sauvage sur le territoire français.

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